• Chapitre 7

     

    Chapitre 7

    7.

     

    Je fus réveillée en pleine nuit par un cauchemar. J'avais chaud, je transpirais et ma bouche était pâteuse. Adel dormait profondément sur son lit de fortune. Ce qui c'était passé la veille entre nous deux n'avait vraiment rien à voir avec de l'affection mais avec un arrangement mutuel. Je me levai discrètement afin de ne pas le réveillé et allai en bas pour me servir un verre d'eau. La maison entière dormait paisiblement. Pour une fois. Une bouffée de tristesse m'envahit le cœur et me le serra. Le simple fait que j'existe mettait toute ma famille en danger et ça je ne pouvais pas le supporter. Rien que de penser qu'Avril ou même Gabrielle soient tuées par ma faute me serait insupportable à vivre. Les larmes commencèrent à monter et je dus sortir pour me calmer. J'essayais de faire le moins de bruit possible pour que personne ne m'entende pleurer. Les larmes coulaient à flots. Je n'arrivais pas à m'arrêter.

    -       Alexiel ?

    Merde... il y avait quelqu'un. Je me braquai directement.

    -       Ne t'inquiète pas … Ce n'est que moi...

    Gabrielle apparut dans la légère luminosité de la lune. J'eus du mal à avaler ma salive.

    -       Ça ne va pas ? me demanda-t-elle, inquiète.

    -       Ne t’inquiète pas. Juste un coup de blues.

    -       Je ne t'ai jamais vu pleurer Alex. Alors je pense que c'est beaucoup plus grave que tu ne veux le faire croire.

    -       Je suis un danger pour vous tous.

    -       Tu l’as toujours été …

    Je la fixai dans les yeux mais je vis qu'elle me souriait. Comme quoi, elle pouvait avoir de l'humour cette petite.

    -       Encore plus maintenant. Maintenant, je ne peux pas vivre un jour sans la peur que quelqu'un essaye de vous tuer...

    -       Non, de te tuer...

    -       De vous tuer aussi. Moi, mourir je m'en fiche. Surtout si j'ai la certitude qu'il ne vous arrivera rien.

    -       A qui... ?

    -       Toi, Avril, Aaron, Sara…

    -       Il ne nous arrivera rien. Nos parents respectifs sont puissants.

    -       Certes... Mais on n’est jamais à l'abri de rien... Et encore moins maintenant.

    -       Tu n'es jamais à l'abri de rien. Nous, ça va encore.

    -       Et pour me faire du mal, tu crois qu'ils vont s'y prendre comment en premier lieu ?

    -       Ah oui, vu comme ça.

    -       De toute manière, ils ne m'auront jamais vivante alors au pire.

    -       Tu veux dire que … ?

    -       S'ils vous tuent, je me suicide.

    Elle me regarda avec des yeux horrifiés. Je pense que l'idée de mettre fin à ses jours était pour elle invraisemblable. Encore plus si cela venait de moi.

    -       Arrête. C'est radical...

    -       C'est tout ce que j'ai trouvé. A quoi cela sert de rester en vie si les personnes qui t'étais chères ont toutes disparues ? Si tu te retrouves seule, sans but, avec personne pour t'épauler ? Gaby, avancer le cœur brisé par de telles pertes n'est tout bonnement pas possible. Ce n'est pas humainement possible.

    -       Tu n'es pas Humaine...

    -       Mais j'ai un cœur non ?

    -       Oui je sais mais tu es forte...

    -       Aucun cœur ne peut résister à une peine aussi grande, Humain ou non. Il se fracture, se déchire. En quelques sortes, il se tue.

    -       Tu ne vas vraiment pas bien dit donc.

    Je m’affalai dans l'herbe, les bras écartés. Mes cheveux formaient un rideau sombre derrière moi.

    -       Pffff.... oui. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je flippe. J'ai l'impression de tout faire de travers.

    Gabrielle s'assit à côté de moi et resta me regarder.

    -       Dis-moi dont ce que tu fais mal alors.

    -       Quoi ?

    -       Ben, énumère moi tout ce que tu as fait de travers, va s'y, on a toute la nuit.

    Là, elle me prenait de court.

    -       Tu as sûrement raison...

    -       Oui j'ai raison. Écoute Alex, je sais que nous n'avons pas toujours été en très bon terme, après tout, nous sommes sœurs...

    C'est la première fois que Gabrielle me disais en face que j'étais sa sœur. Je lui souris de mon plus beau sourire.

    -       Merci beaucoup...

    -       De rien...

    -       Bon je vais prendre un bain, ça va sûrement me détendre...

    Je montai dans la salle de bain et commençai à me faire couler un bain. Quand je rentrai dedans, l'eau chaude rentra dans tous mes pores et je me sentis détendue. Je mis intégralement mon corps sous l'eau quand soudain, une impression étrange me parcourut. Quand je me redressai, l'eau me semblait différente. Puis je relevai ma main et là, la chose se produit. Elle suivit le parcours de ma main. Je réitérai l'expérience et à chaque fois, l'eau suivait le parcours que je lui donnai. J'utilisais mon pouvoir de télépathie.

    -       Gabrielle, viens dans la salle de bain. Vite ! 

    Quelques minutes après, Gabrielle arriva dans la salle de bain.

    -       Quoi ?! s’exclama-t-elle, visiblement inquiète, pensant que quelque chose m’était arrivée.

    -       Regarde !

    Je mis ma main au-dessus de l'eau et elle suivit le parcours comme la première fois. Les yeux de Gabrielle s'écartèrent.

    -       Tu contrôle l'eau ?!

    -       Apparemment oui.

    -       Mais c'est génial. Il faut absolument que les parents voient ça !

    -       Lesquels ?

    -       Bah les nôtres et les tiens, répondit Gabrielle, un sourire aux lèvres que je pose la question.

    -       Demain... soufflais-je, serrant mon poing, faisant ainsi tomber l’eau qui se trouvait en l’air.

    Gabrielle tenta de capter mon regard mais je ne voulais pas qu’elle el voit. Je savais qu’il serait rempli de tristesse et elle verrait immédiatement que j’étais fatiguée de ce combat perpétuel contre moi-même. On finit par retourner toutes les deux dans nos chambres. J'avais presque oublié qu'Adel se trouvait là et le percuta.

    -       Que... Qu'est-ce qui se passe ?!

    -       Rien, rien. Ce n'est que moi.

    -       Pourquoi es-tu levée ?

    -       Je fais encore ce que je veux.

    -       Pas quand ta vie est en danger.

    -       Oh la ferme. Tu ne sais même pas ce que c'est d'être en danger.

    -       Si.

    -       Non.

    -       Si.

    -       Mais arrête ! Tu sais quoi, ça ne sers à rien de faire semblant d'être ensemble ! De toute manière je ne pourrais jamais supporter un homme tel que toi, tu es trop... chiant !

    -       Je suis chiant ?! Moi, je suis chiant ?!

    -       Oui !!!! Et encore, les mots me manquent pour te dire à quel point tu m’es insupportable !!

    Il se rapprocha et leva son bras. Il allait me frapper, je le sentais et surtout son esprit était bien trop simple d’accès. Rien que le fait de voir l’image de lui me collant une gifle me fit rire. En voyant son visage déterminé, je ne pouvais me retenir. Un vent frais se fit sentir dans ma chambre. Le regard d'Adel changea immédiatement.

    -       Alexiel... Arrête...

    -       Tu as osé m'approcher …Et de plus, tu as imaginé pouvoir me toucher… Apparemment, c’est toi ici qui ne tiens pas à la vie.

    -       Alexiel...

    Soudain, il fit extrêmement froid. Je voyais Adel qui tremblait. Et cela venait de moi, c'était moi qui produisais ce froid. Je vis mon père apparaître dans la chambre.

    -       Alexiel ! Arrête ça tout de suite ! Tu es en train de congeler la maison entière !

    Je le regardai mais je n'arrivais pas à me calmer. C'est alors que je sentis des bras m'enlacer.

    -       Calme-toi, tu vas mettre ta vie en danger à force.

    C'était Adam. Il me serrait si fort contre lui que j'étouffais presque. Son souffle dans mon cou était chaud et cela était agréable. Mon cœur battait à tout rompre, j’avais eu tellement envie de ça. Tant pis, je laisserais mon côté amoureuse prendre le dessus.

    -       Calme toi … s'il te plaît, mon petit Ange, calme toi… me souffla-t-il dans l’oreille.

    Je respirai un bon coup et l'air redevint normal. Toute ma famille se détendit ainsi qu'Adel. Adam se mit en face de moi.

    -       Écoute moi bien, garde du corps de mes deux, approche toi encore une seule fois d'Alexiel et je te fais exploser. Au sens propre...

    -       Vous voulez dire...

    -       Oui. En mille morceaux.

    -       Le Prince n'aurait-il pas des sentiments pour notre ravissante Princesse ? commença à se moquer Adel.

    Le regard d'Adam changea est devint noir. Noir comme l'Enfer.

    -       Ma vie privée ne te regarde pas... Tu es un simple serviteur. Tu n'es rien.

    -       Arrête ton char ! Ça se voit que tu craque pour elle !

    Je ne puis me retenir. Je collai une claque à Adel, le faisant décoller du sol.

    -       Tu ne veux pas la fermer de temps en temps ?! Tu te crois mieux ?! Lui, au moins ne veux pas sortir avec moi par intérêt !

    -       Tu en sais quoi ?!

    -       J'en sais qu'il en a pas besoin pour se sentir exister lui, puisqu'il est déjà quelque chose alors que toi, tu n'es rien !

    Adel se tut immédiatement.

    -       Très bien...

    Il se retourna vers mon père.

    -       J'imagine que vous n'avez plus besoin de moi ici...

    -       Bien vu jeune homme. Et laisse-moi te dire que si je te vois lever la main sur ma fille ne serait-ce encore une seule fois, je promets de te tuer. C'est clair ? Et je vais m’arranger pour que tu dégage de ma garde.

    -       Bien.

    Il prit ses affaires et partit avec son compagnon, qui avait visiblement encore plus peur de moi.

    -       Bien, maintenant, tout le monde au lit !

    Toute ma famille partit de ma chambre. Sauf Adam qui resta avec moi. Il s'assit sur mon lit.

    -       Viens...

    Je restai debout. L'image d'Adel levant la main sur moi et la totale perte de contrôle de mon pouvoir était ancrée dans mon esprit. J'avais failli congeler toute ma famille à cause de lui. Je sentis de nouveau des bras m'entourer et Adam se rapprocha de mon oreille.

    -       Calme-toi. Le risque est écarté. Adel ne reviendra jamais...

    -       Il a voulu me frapper juste parce que j'avais atteint sa fierté.

    Il me retourna et déposa ses lèvres sur les miennes. La surprise de ce baiser me coupa le souffle. Il m’étreignait si fort puis il finit par quitter mes lèvres pour reprendre son souffle.

    -       Lui ne voulait que ta puissance. Moi, je ne veux que toi, pouvoirs ou non. Tu choisis quoi ? me demanda-t-il, avec son souffle qui avait du mal à revenir.

    -       Je te choisis toi.

    Je crochetai sa chemise et me plaqua à lui. Ses bras m'entourèrent et je me sentis tombée. Il nous avait allongés sur le lit. Ses mains parcouraient tout mon corps et je réagissais instinctivement. Soudain il se stoppa.

    -       Attends attends ! Est-ce toi, tu l’as déjà fait ? me demanda alors Adam.

    -       Ne me pose pas une question comme ça ! Surtout dans un moment pareil ! Et comment ça « moi » ?

    -       Je veux savoir si tu l’as déjà fait parce que ce n’est pas mon cas…

    Je me retirai. Il me regarda d'un air désolé et surtout, il semblait profondément gêné.

    -       Je ne savais pas que ça t'aurais vexée. Et je pourrais comprendre que tu ne veuille pas d’un mec sans expérience.

    -       Non mais ce n'est pas ça... C'est juste que j’aie failli le faire une fois mais... ça n'a pas marché... et je me fous de l’expérience…

    -       Pourquoi ? Pas « pourquoi tu te fous de l’expérience » hein, non, pourquoi ça n’a pas marché ?

    -       J’avais compris, abruti. Tu sais à quel point il est compliqué de se retenir dans des moments comme ceux-ci. Il a flippé et est partit en courant. Heureusement pour moi, personne ne l’a cru. Mais ça n’a fait que renforcer que je n’étais pas quelqu’un de normal.

    -       Tu avais quel âge ?

    -       16 ans...

    -       Et depuis ?

    -       Depuis, je suis sortie avec plusieurs garçons mais ça ne durait pas bien longtemps. Voir seulement le temps d’une soirée. Après tout, ils étaient Humains.

    -       Et ça te dirait de retrouver un petit copain ? Et qui réunit toutes les conditions, s’il vous plaît !

    -       Et quelles sont-elles ? lui demandais-je hilare.

    -       Il n’est pas Humain, te comprend, t’aime et ce qui ne peux qu’être un avantage ; il est incroyablement séduisant, m’énuméra-t-il, en exagérant ses expressions.

    Je le regardai et je vis son magnifique sourire. Je lui souris en retour et posa délicatement mes lèvres sur les siennes.

    -       Oui, ça me dirais de retrouver un copain. Et si en plus, il regroupe toutes ces conditions, je ne peux qu’être ravie.

    Il se rapprocha de moi et passa son bras autour de mes hanches.

    -       Et si ça te dis que ce soit moi ?

    -       J'ai envie que ce soit toi...

    Il sourit de nouveau et se posa au-dessus de moi. Pendant qu'il m'embrassait, mes mains allaient d'elles-mêmes sous son tee-shirt. Je sentais ses muscles et honnêtement, je ne pensais pas qu'il en avait autant. Chacun d'eux se contractaient dès que je passais le bout de mes doigts dessus. Je lui enlevai son tee-shirt et je pus avoir pleine vue sur son magnifique corps. Je sentis ses doigts parcourir le long de mon ventre jusqu'à le contour de mes seins. Je frissonnais à chacun de ses gestes. Ses lèvres descendaient le long de mon cou et il se mit à embrasser mes seins. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'il m'avait enlevé mon haut. Je sentais son corps appuyé contre le mien. Sa peau contre la mienne. En quelques instants, on se retrouve tous les 2 nus. Cette sensation me procurait un drôle d'effet.

    -       Ça va aller ?

    -       Pourquoi cette question ?

    -       C'est ta première fois …

    -       Je suis à l’aise avec toi. Et puis, ce n’est pas la douleur qui me fait peur…

    Il m'embrassa de nouveau, mais cette fois-ci, de façon plus passionnée. Il ouvrit la bouche, entraînant la mienne à le faire aussi. Soudain je sentis une douleur commençant dans mon entre-jambe et qui me lançait dans le bas du ventre. J'enfonçai mes ongles dans sa peau mais cela ne le fit pas réagir plus que ça. C'est ainsi que la douleur recommença de plus en plus forte. Mais d'un coup, je vis l'expression d'Adam changer. Il me regarda dans les yeux et je vis son corps avancer et reculer et c'est à ce moment-là que je sentis une sensation que jamais ne j'avais ressenti avant. Un mélange entre la douleur et le plaisir. Oui c'était ça. J'avais mal mais je ressentais malgré tout du plaisir à faire l'amour avec Adam.

    Nos respirations respectives devenaient de plus en plus fortes. Nos corps transpiraient et tandis que j'agrippais les cheveux d'Adam, celui-ci avait une de ses mains sur une de mes jambes qu'il avait relevée. Soudain, il me releva. Je me trouvais assise sur lui et il avait la tête sur ma poitrine. C'est ainsi que je le sentis vraiment en moi. Je sentais vraiment Adam. Le rythme s'accéléra et d'un coup, ses ongles s'enfoncèrent dans mon dos et il poussa un grondement sourd. Je voyais très bien qu'il tentait de faire le moins de bruit possible mais cela devenait dur. C'est alors qu'il poussa un cri sourd et mit sa tête dans mes cheveux. Je laissai mon corps tomber et Adam sortit tout doucement de moi avant de se mettre à côté en caressant mes cheveux.

    -       Alors ? me demanda-t-il, timidement.

    Je me plaquai contre son torse et le câlina.

    -       Tu as eu mal ?

    -       Oui... mais j'ai ressenti du plaisir. Pas autant que toi par contre...

    -       Oui, bon ça va… C’est vrai que c’est vraiment super…

    Je le regardai et il me fit un clin d’œil. J'éclatai de rire et lui donna un coup que le torse.

    -       C’est vrai ! Mais pas de clin d’œil, ce n’est pas du tout approprié à la situation !

    Il me souleva et me fit un câlin. Il avait la tête sur mon ventre. On aurait dit un enfant.

    -       Tu es mienne...

    -       Et tu es mien.

    -       Totalement.

    Puis je pris mon paquet et me roula une cigarette.

    -       Ah mais oui c’est vrai, tu fume…

    -       Oui pourquoi ? Ça te dérange ?

    -       Tu m'en passe une ?!

    Je le vis avec son grand sourire et je ris de nouveau.

    -       Bien sûr !

    -       Merci.

    Pendant que nous fumions notre cigarette, nous n'avons pas arrêté de parler. Le fait d'être appuyé contre son corps nu me procurait une certaine chaleur et ce n'était pas désagréable. J'étais même super bien. C'est d'ailleurs comme ça que je me suis endormie. Complètement nue dans les bras d'Adam, lui aussi nu.

     

    Le matin en me réveillant, j'étais encore dans les bras d'Adam, qui dormait paisiblement. J'essayais donc de me glisser en dehors du lit sans le réveiller. Je m’habillai vite fait et descendis. Je vis alors que ma mère était levée.

    -       Bonjour !

    Elle se tourna vers moi et me regarda de haut en bas.

    -       Que t’est-il arrivé ?

    -       Comment ça ?

    -       Ton aura. Elle est devenue Violet foncé. Avec des nuances de noir.

    -       Je ne sais pas. Ça doit être par rapport à hier.

    -       Non, non. Oh !!!

    Je vis son regard changer d'un coup. Elle me pointait avec son doigt.

    -       Tu l'as fait !

    -       De ?

    -       Tu as couché avec un garçon !

    Là, j'étais sciée. Comment elle pouvait le savoir alors je n'avais rien dit et que j'avais fait attention à ce que ça ne se voit pas.

    -       Maman...

    -       Avec qui ? Adel ?

    -       Adel ?! Il a voulu me frapper, soit sérieuse.

    -       Ne me dit pas que... c'est avec Adam...

    Je ne répondis pas, me contentant de baisser la tête de façon pitoyable.

    -       Alexiel... Tu as fait l'amour avec Adam !

    -       Oui ! Et alors ?

    -       C'est un Démon, tu le sais.

    -       Bien sûr. Mais moi aussi j'en suis une. Et au rappel… pour m’avoir, tu as bien dû le faire avec un Démon aussi…

    -       Tu sais ce que ça signifie au moins ?

    -       Explique-moi alors !

    -       Une fois que des êtres comme nous ont couchés ensembles, il est impossible de délier ses liens. Vous êtes liés à jamais.

    -       Comment ça se fait que des personnes rien qu'après l'avoir fait soient obligés d'être liés comme ça à jamais ?

    -       Eh bien, dans nos mondes, lorsque les personnes prennent la décision de le faire, ce n’est pas pris à la légère. Cela forme une espèce de lien indéfinissable, comme par exemple, l’un sait si l’autre est en danger ou ce genre de chose. Et cela pour toujours… 

    -       Tu rigole... ?

    -       Absolument pas. Une fois cet acte accompli, il est impossible de détruire les liens qui unissent les deux personnes.

    Je n'attendis même pas de savoir si ma mère avait fini que j'accourus dans ma chambre. Adam se réveillai juste. Je lui sautai dans les bras.

    -       Qu'est-ce qui t'arrive ma puce ?

    -       Tu aurais pu me dire que tu m'aimais autant...

    -       Tu ne le savais pas ?

    Je le regardais.

    -       Qu'est-ce qu'il y a ?

    -       Tu as vraiment peur qu'il m'arrive quelque chose n'est-ce pas ?

    -       Bien sûr. Comme nous tous ici.

    -       Sauf que toutes les personnes ici ne vont pas se donner la peine de coucher avec moi pour unir des liens si fort qu'il sera obligé de savoir si quelque chose m'arrive.

    Il baissa les yeux. Je posai ma main sur sa joue et déposa un baiser sur ses lèvres.

    -       Et je vais t'avouer que ça me touche. Énormément.

    -       C'est vrai ?

    -       Bien sûr ! Être liée définitivement à la personne que j'aime le plus, ça ne peut que me toucher.

    Il eut un sourire absolument radieux.

    -       La personne que tu aimes le plus ?!

    -       Oui !

    Il m'embrassa fougueusement et il passa sa main sous mon débardeur quand soudain on entendit un bruit au pas de la porte.

    -       Et vous comptiez l'annoncer quand ?

    Je me retirai des bras d'Adam et regarda Gabrielle.

    -       Bientôt, lui répondis-je, tout sourire.

    -       Ah ? Et quand ?

    Je la fis rentrée dans la chambre et fermai la porte.

    -       Une fois qu’on aurait été sûr l’un et l’autre …

    -       Étant donné que vous avez couché ensemble, je pense qu’il n’y a pas plus sûr que vous, se moqua-t-elle.

    -       Écoute, ce n’est pas si grave.

    -       Ah mais non ! C’est juste que c’est comme si vous étiez frères et sœurs quoi …

    -       Gabrielle, Adam et moi sommes frères et sœurs autant que toi et moi à ce moment-là. Est-ce que toi et moi avons ne serais-ce qu’une parcelle de génétique en commun ?

    -       Bah non mais…

    -       Bah rien ! C’est exactement pareil !

    D’un coup, une masse s’imposa derrière Gabrielle. C’était Aaron.

    -       Alex, Adam, êtes-vous sûr de vous ?

    -       Évidemment, protesta Adam. Je ne vois pas en quoi cela pose problème.

    -       Descendez tous les deux, il va falloir que l’on parle.

    J’étais assise dans le canapé, à me tourner les pouces, pendant que ma famille essayait de comprendre pourquoi Adam et moi étions ensembles.

    -       Ce n’est pas possible…

    -       Tu sais ce que ça va te coûter ?!

    -       Un ou deux trônes ? Arrêtez. Vous savez aussi bien que moi que je n’y ai pas le droit. Je suis un enfant illégitime au rappel ! Et puis le trône de l’Enfer appartient à Adam et une de tes sœurs a bien dû pondre un ou deux mioches absolument Divins qui sont seulement Anges, Maman.

    -       Ne refait pas la même erreur ! Et ne sois pas vulgaire… tu parles de tes tantes quand même…

    -       Merci Maman de dire que je suis une erreur. Et puis ce ne sont pas mes tantes. Sauf par la génétique.

    -       Tu sais que ce n’est pas ça que je voulais dire et mes sœurs restent donc tes Tantes !

    -       Peut-être mais contrairement à toi, moi, je ne suis rien. Ni pour Dieu, ni pour Lucifer. Alors je peux encore mener ma vie comme je l’entends !

    Soudain, un halo se forma dans le salon et un homme en sorti. Il était grand, assez trapu. Ses dreads était attachés avec un anneau d’argent et il avait une légère barbe de 3 jours. Le pantalon beige qu’il portait était en tissu tout comme sa chemise qui elle était blanche. L’ouverture de cette dernière laissait apparaître une belle toison de poil.

    -       Papa ?!

    Je me retournai vers ma mère.

    -       Comment ça « Papa » ?!

    -       Alexiel, je te présente ton grand-père, Dieu…Ysos de son prénom… me répondit ma mère, la mine ahurie.

    Je me retournai de nouveau pour le regarder. J’étais sciée. J’avais Dieu en face de moi.

    -       Euh… Salut…Ysos…

    Il baissa la tête (il était quand même hyper grand) et me scruta avec ses grands yeux noisettes. C’est alors qu’à ma plus grande surprise, il me prit dans ses bras, me soulevant de terre par la même occasion.

    -       Ma petite fille ! Appelle-moi Grand-père !

    -       D’accord mais le truc c’est que tu m’étouffe là, Grand-père…

    -       Laisse en un peu pour les autres Ysos !

    Je regardai par-dessus l’épaule de Dieu et je vis un autre homme, lui aussi très grand… et d’une beauté ravageuse. Sa peau mate était absolument parfaite, sans aucun défaut. Il avait des cheveux mi- longs noirs brossés en arrière et des yeux légèrement bridés noir. Son costume noir avec chemise ouverte lui allait également à ravir.

    -       Salut Papa, lui dit mon père, qui semblait content et mal à l’aise de le voir.

    -       Salut mon fils. Bon tu la lâche un peu, moi aussi j’aimerais bien prendre ma petite fille dans mes bras !

    Ok, alors le beau gosse en costard, c’était aussi mon Grand-père. Lucifer. Lorsqu’il me prit dans ses bras, je sentis une chaleur malsaine et je me retirai.

    -       N’essaye même pas de rentrer dans mon esprit, toi!

    -       Oh ! Je vois que tu sais comment ça marche, me répondit-il, un sourire malsain sur les lèvres.

    -       Oui… je l’utilise moi-même alors pas la peine d’essayer. Je sais comment ça fonctionne…

    -       Tu n’as vraiment que ça à faire… lui fit remarquer Ysos.

    -       Toi, je t’emmerde.

    -       S’il vous plaît…. Pas de brouille ! s’exclama ma mère, terriblement gênée. Il fallait dire que vu ainsi, mes deux Grands-pères, qui étaient censés être les Dieux tout puissant, ressemblaient à de vrais gamins.

    Je me retournai vers mes parents qui visiblement étaient légèrement irrités et désappointés par leur comportement.

    -       Est-ce que quelqu’un aurait l’amabilité de m’expliquer ce qui se passe et surtout pourquoi mes Grands-pères débarquent ?

    -       Ma puce, je te présente, Ysos et Lucifer. Tes grands-pères, me répondit ma mère tout en soupirant légèrement.

    -       Oui, ça je crois que je l’avais déjà saisi Maman mais pourquoi ils…

    Je sentis alors deux paires d’yeux me fixant et quand je me retournai, je les voyais me regarder tous les deux avec un grand sourire aux lèvres et la première image qui me vint fut des imbéciles heureux. Mais quelque chose me disait qu’ils allaient vite déchanter.

    -       Tu es bien belle. Pour ça, on peut dire que tu tiens de ta mère, même si ta beauté n’est ni angélique, ni maléfique. Juste le parfait mélange entre les deux, me dit Lucifer.

    -       C’est gentil…le remerciais-je, levant les yeux au ciel.

    Apparemment, les bizarres de services étaient pour ma pomme et il allait falloir que je m’y fasse. Je me pinçai l’arête du nez, une migraine faisant son apparition. Je trouvais que tous ces rebondissements à la chaîne, ça commençait à faire beaucoup. Même un peu trop.

    -       Tu n’as pas l’air à l’aise. Ça ne va pas ? me demanda Ysos.

    -       Vous me demandez comment ça va ? Vous rigolez j’espère…

    -       Euh non…

    -       Bien. Je vais vous dire alors comment ça va. Je suis le seul spécimen mi- Ange, mi- Démon, un homme fou allié veut ma mort et il rallie donc des Démons et des mercenaires pour me tuer. Ensuite, il faut que je tombe amoureuse du Prince des Enfers, qui est soit dit en passant le fils de l’Autre femme de mon père, qui est elle-même la Reine des Enfers. Et maintenant j’ai mes deux grands-pères qui débarquent, la bouche en cœur alors que pendant 14 ans de ma vie, ils n’en n’ont eu rien à foutre de moi! Vous voulez que ça aille comment ?!

    -       Nous n’en avons pas eu rien à foutre comme tu dis… au contraire, nous veillons sur toi.

    -       Ah oui ? Et depuis quand ? Parce que là depuis quelques temps, on va dire que tout me tombe dessus !

    Lucifer posa sa main sur moi. Je la retirai violemment et soudain, un feu monta au fond de moi et en un claquement de doigt, je fus transformer. Lorsque je vis mon état, je soufflai.

    -       Ah oui et y’a ça aussi. Je me transforme aux contacts de Démon avec qui j’ai un lien de sang. Génial non…

    -       Ouah ! Alors ça c’est… Incroyable ! Tu ne m’avais pas dit que ma petite fille était une Démon aussi belle et surtout avec une tenue pareille !

    -       Papa, je ne te l’ai pas dit tout simplement parce que je savais ta réaction et puis : MERDE ! C’est ta petite fille arrête de la regarder comme ça, c’est ignoble !

    -       Si ça ne vous dérange pas, j’aimerais retrouver ma forme normale… S’ilvousplaîtmerci.

    Lucifer claqua des doigts et je redevins mi- Ange, mi- Démon.

    -       Bon. Alors tu tombes amoureuse de mon héritier comme ça ? finit-il par dire, après je me sois assuré que tout était bien redevenu normal.

    -       Le monde ne tourne pas autour de toi, Lucifer.

    -       Toi, Ysos, je t’ai déjà dit de la fermer.

    -       Youhou, les rivaux, il y a le lien qui vous unis devant vous alors on arrête de se prendre la tête et on essaye de trouver une solution, ok ?!

    Les deux personnages se regardèrent et j’eus cette drôle d’impression qu’ils avaient convenu un accord. Un accord silencieux. Enfin, du moment qu’ils arrêtaient de se pouiller, moi, ça m’allait.

    -       Bon, commençons par le commencement, dit Ysos, en se frottant son large front avec son immense main.

    -       On a déjà commencé, Papa… Alexiel est tombée amoureuse d’Adam, qui est l’héritier du trône des Enfers et le fils adoptif de Sven. Et évidemment, ce petit abruti est aussi tombé amoureux d’elle, énuméra ma mère, toujours aussi exaspérée.

    -       Maman, s’il te plaît, pense ce que tu veux mais garde tes réflexions pour toi.

    -       Excuse-moi Alex, mais il faut dire en même temps que tu nous mets dans l’embarras…

    -       Oui comme toi il y a 18 ans de ça. Telle mère, telle fille. Ne t’en étonne pas.

    Je n’avais encore jamais parlé comme ça à ma mère mais elle m’avait poussé à bout. Il était tant que ça s’arrête. Ysos se tourna vers ma mère.

    -       Ont-ils consommé leur relation ?

    -       Tout le problème est là : Oui.

    Là, mes deux grands-pères se retournèrent vers moi, les yeux écarquillés. J’ai d’abord cru que j’allais m’en prendre une mais la réaction d’Ysos fut tout autre. Enfin… il n’y avait pas la claque.

    -       QUOI ??!!! tonitrua-t-il. Mais vous êtes complètement abrutis tous les deux ?! Rendez-vous compte de la gravité de votre geste ?!

    Enfin, je m’attendais également à une réaction dans ce genre-là.

    -       Je suis sûre que c’est ce que tu as sorti à Maman quand elle t’a annoncé qu’elle sortait avec le fils de Lucifer et qu’elle était aussi enceinte de lui par la même occasion. Et apparemment, cela n’a pas été trop catastrophique. Fin sauf si je suis une catastrophe. Là ça change tout.

    -       Un point pour elle Ysos. Mais écoute moi Alexiel, je suis peut-être le précurseur du mal et des vices mais ce que dit Ysos est vrai. Cet acte est très grave et ne doit pas être prit à la légère. Maintenant que vous avez consommé votre relation avec Adam, il va falloir l’assumer.

    -       Mais on l’assume ! Cela fait à peine quelques heures que nous avons couchés ensembles et il est déjà question d’assumer. Mais il faut vous calmer un peu !

    -       Dans les 3 mondes j’entends…Et ne prends pas tout cela à la légère.

    -       De toute manière, en quoi cela peut-il être si grave, je suis autant Ange que Démon.

    -       Oui mais justement, ça te rends spéciale, me dit, désespérée, ma mère.

    -       Et si j’étais sortie avec un Ange ?! Ça serait exactement la même chose !

    -       Alexiel, tu t’es liée avec le Prince des Enfers.

    -       Et j’aurais très bien pu me lier avec le Prince du Paradis.

    -       Il n’y en a pas.

    -       Je sais. Mais où est le problème ?!

    -       C’est vrai ça… Pourquoi en faire une affaire d’Etat ?

    Tout le monde se retourna et regarda Adam. Il s’approcha de moi et me prit par la hanche, ce qui fit tiquer les autres.

    -       Bonjour Grand-père.

    -       Salut Adam.

    -       Ysos…

    -       Bonjour.

    Super, la tension n’était que pire.

    -       Je pense qu’Alexiel et moi savons très bien ce que nous faisons. Je l’aime et ça personne ne pourra dire le contraire. J’imagine que tu m’aime aussi.

    -       Oh que oui…

    -       Voilà. Donc maintenant, dîtes-nous en quoi notre Amour est interdit puisqu’elle est aussi Ange que Démon.

    -       Adam, je ne vais pas te faire un dessin. Cette fille est bien plus puissante que toi. Peut-être même plus puissante que nous tous réunis. Et puis tu le sais aussi bien que nous !

    -       Est-ce le seul problème ?

    -       Cela chamboulerait l’équilibre entre les deux mondes !! grogna ma mère.

    -       Tu ne crois pas que toi et Papa l’avez assez chamboulé cet équilibre en me mettant au monde ?! Vous ne pensez pas que si Adam et moi sommes ensembles, ça ne pourra que rétablir cet équilibre et peut-être même faire en sorte que les Anges et les Démons se supportent enfin. Ce qui ne serait pas du luxe en soi.

    -       Alors là Alexiel, tu vas un peu loin. Les Anges et les Démons ne se sont jamais supportés et ne se supporterons jamais.

    -       Je suis la preuve que c’est possible.

    -       Mais ce n’est pas la même chose voyons, soupira Ysos.

    Alors là, j’étais larguée. Ils se contredisaient tous en même temps. Je ne comprenais plus rien et je pense que je n’étais pas la seule étant donné l’expression de Gabrielle. Elle était complètement déconnectée et ne regardait même pas l’assemblée. Elle se contentait de jouer avec Avril, qui elle était bien trop jeune pour comprendre quoi que ce soit de toute manière.

    -       ALORS IL EST OU LE PROBLEME ?!!!

    Je n’en pouvais plus. Je ne voulais pas hurler mais c’était plus fort que moi. Tout arrivait en même temps. Je remarquai que j’avais même sorti Gabrielle de ses songes car elle sursauta brusquement et rattrapa Avril.

    -       Le problème est qu’Adam est censé se marié avec une jeune fille des Enfers. L’alliance a été faite lorsqu’ils étaient petits, finit par m’avouer mon père. Et le second problème c’est que cette jeune fille est la fille d’un des hommes les plus puissants des Enfers.

    -       Ah bah on y arrive ! Et ? Toi tu es le Roi. Tu t’en fiche.

    -       Alexiel, la royauté, ça ne marche pas comme ça…me répondit ma mère, qui me regardait tristement.

    -       Désolé Maman, mais moi, j’ai été élevée sur Terre. Avec des gens normaux. Pas dans un royaume entourée d’Anges et de Démons ! Et dans mon monde, quand on s’aime, on fait ce qu’Adam et moi avons fait, c’est-à-dire, faire l’amour ! Et si cela ne convient pas je vous dis MERDE !

    Là, je n’avais pas d’autre chose à dire, je me battais depuis tout à l’heure et c’était le dernier argument que j’avais. Il faut dire que si je ne comprenais rien à la royauté, c’était un peu de leur faute.

    -       Désolé ma puce, ça ne se passe pas comme ça…

    Adam me serra un peu plus contre lui.

    -       Écoutez, j’aime Alexiel et c’est avec elle que je vais vivre. Indra devra attendre un autre Prince parce que ça ne sera pas moi.

    -       Ah… Donc elle s’appelle Indra…Il faudra qu’on cause Chéri….

    -       La ferme… me souffla Adam. Je disais donc, c’est Alexiel que j’épouserais, c’est avec Alexiel que j’aurais des enfants. Et cela, quoi qu’en dise ma mère ou même toi, Sven.

    -       C’est comme si vous étiez frères et sœurs…tiqua Lucifer.

    -       Hein ? Mais pas du tout. J’ai été élevée par Aaron et Sara. Adam a été élevé par sa mère et mon père, qui n’est pas le sien, biologiquement parlant. Donc, aucun lien de sang, ni aucun lien d’affection lié à l’enfance. C’est comme si nous étions 2 inconnus. Maintenant je ne vois pas ce que vous pourrez dire d’autre. Pour que vous soyez heureux, on devrait se rendre malheureux. Y’a comme un souci, vous ne pensez- pas ?

    Mon monologue fut suivi d’un long (trop long) blanc. Ils se regardaient mais ne parlaient pas. Peut-être que je les avais sciés. Ce fut Lucifer qui parla en premier.

    -       Très bien. Mais à ce moment-là, il va falloir que vous vous mariiez.

    -       Pardon… ?

    -       C’est de ça dont je te parlais Alexiel… La royauté c’est compliqué.

    -       Adam et moi ? Mariés? Mais quand ?

    -       Le plus vite possible.

    Ça, je ne l’avais pas prévu. J’avais 18 ans et je devais me marier avec Adam. Mon ventre se serra.

    -       Non mais il est hors de question que je me marie à 18 ans ! Vous êtes des malades !!

    -       Tu n’as pas vraiment le choix, intervint mon père. Cela ne peut marcher entre vous que si vous êtes mariez, ce qui annulera les fiançailles avec Indra.

    -       Et si je lui demande de renoncer à Adam, c’est possible non ?

    -       Elle ne voudra jamais… souligna Lucifer.

    -       Et pourquoi donc ?

    -       Tout simplement parce qu’elle est bornée, sadique et sans cœur.

    Je commençais réellement à voir rouge.

    -       Dis-moi Lucifer…

    -       Oui… ?

    -       Tu es le diable en personne. The Démon. Le chef de tous.

    -       Oui.

    -       ALORS POURQUOI EST-CE QUE TU ES DANS L’INCAPACITE DE ROMPRE DES FIANCAILLES ?!!!!

    Il me regarda avec des yeux ronds. Je venais de hurler sur l’Enfer lui-même.

    -       Et tant que j’y suis, tu as les pétoches d’une fille qui n’a plus le gaz à tous les étages. Permets-moi de douter de ta puissance.

    J’entendis Ysos glousser. C’est sûr que pour lui, ça devait être le pied de voir son ennemi se faire ridiculiser. Lucifer changea d’expression et je sentis mon père se tendre.

    -       Tu sais à qui tu parles au moins… ?

    -       Oui. A Lucifer, l’Enfer en personne. Et occasionnellement un de mes Grands-pères. Pourquoi ?

    -       Je ne me serais jamais permis de parler comme ça à mon père…

    -       Oui mais tu n’es pas mon père. Tu es celui du mien. Donc, j’aurais le droit à une réponse ou tu vas te défiler encore une fois ?

    Il resta muet.

    -       Bien. Alors, vous allez rester parler entre vous pendant que moi je vais sortir m’aérer l’esprit… Merci !

    Je sortis en trombe de la maison et alla me mettre au fond du jardin, près du rosier.

    -       Tu as une sacrée trempe tu le sais ça…

    Je levai la tête et vis Gabrielle. Elle avait fini par se faire toute belle, malgré la confusion générale, étant donné qu’elle avait rendez-vous avec Evan.

    -       Oui… peut-être… mais ils sont si bornés. J’ai l’impression de parler à des sourds…

    -       C’est vrai que…

    Soudain, Gabrielle se tordit et hurla.

    -       Gaby !!! Que t’arrive-t-il?!

    Soudain j’entendis une voix qui chantait.

    -       Happy birthday to you….

    Je me levai et vis un Démon. Encore un mercenaire.

    -       Qu’est-ce que tu lui as fait … ?

    -       Oh pas grand-chose. Juste une petite torture. Alors on a 19 ans ma petite Princesse…

    Je reculai. Et merde… Encore des ennuis…

    -       Tu veux me supprimer toi aussi j’imagine… lui répondis-je, l’air faussement blasé mais me reculant tout de même légèrement.

    -       Bien vu. Et quoi de plus beau comme cadeau n’est-ce-pas ?

    Je me mis en position de combat.

    -       Franchement j’hésite.

    Il se rua sur moi. Exactement ce que je voulais qu’il fasse. Je bondis et me cambra mais il m’attrapa le pied. Je tombai à terre de tout mon corps et la chute me coupa le souffle. Il sortit un poignard mais j’évitai son coup qui m’aurait été mortel, de justesse. En me redressant, je lui fis un croche-pied et une fois qu’il fut tombé à terre, lui enfonça mon poing dans son diaphragme. Ce fut à son tour d’avoir le souffle coupé. Notre combat ne cessait. Mais je faiblissais sans savoir pourquoi, toutes ces émotions m’avaient sûrement puisé de l’énergie et je n’étais pas au sommet de ma forme. C’est ainsi que ça lui fit une ouverture. Il me plaqua les mains dans le dos et mis son bras sous ma gorge.

    -       Alors ? Tu veux quoi pour tes 19 ans ?

    -       Lâche-moi espèce de taré…

    -       Ouhh… ce n’est pas très gentil ça.

    -       Et si c’est moi qui te dis de la lâcher… ?

    L’homme tourna la tête et se retrouva nez-à-nez avec Lucifer. Il se figea sur le champ et je sentis son emprise se faire plus pressante.

    -       Non… c’est impossible… que faîtes-vous ici ?

    -       Je peux te poser la même question. Lâche-là immédiatement…

    Cela se sentait qu’il paniquait complètement. Il recula, m’entraînant avec lui.

    -       Non ! Je remplirais ma mission ! Elle ne s’en sortira pas. Et je me fiche de mourir après.

    Il ne me restait qu’une chose à faire.

    -       Papa… Aide-moi…. 

    Je vis l’expression de mon père changer. C’est bon il m’avait entendu.

    -       Transformation… 

    -       C’est ça… je suffoque là… et je ne vois pas d’autre moyen… 

    Il interrompit notre conversation mais son expression ne changea pas pour autant. Ce fut là que je compris qu’il parlait avec son père. Lucifer fixa de nouveau l’homme.

    -       Bien. Tu te fiches de mourir ?

    L’homme déglutit. En même temps, il avait de quoi avoir peur.

    -       Je ne la lâcherais pas…

    Lucifer haussa les épaules.

    -       Bien…

    Soudain, je le sentis rentrer dans mon esprit. Je le laissai appuyer mon côté Démon et soudain le feu monta en moi. Je fus transformée immédiatement. L’homme se retrouva expulsé à quelques mètres.

    -       Euh Lucifer… tu y es pour quelque chose ? lui demanda ma mère, visiblement très étonnée.

    -       Absolument pas…

    Je me regardai de haut en bas, ma tenue n’avait pas changé. Mais ce n’était pas ma tenue qui posait problème. Je pris une poignée de cheveux et me tourna vers Lucifer.

    -       Des cheveux blancs brillant… Tu es sérieux… ?

    -       Je n’y suis absolument pour rien je t’assure !

    Je me pinçai l’arête du nez. Il m’affirmait n’y être pour rien mais malheureusement son sourire le trahissait abominablement.

    -       Très bien… J’espère pour…

    -       NON !!!

    L’homme se rua sur moi mais j’étais tellement énervée que je n’eus qu’à lui mettre un coup de poing en pleine tête pour qu’il se retrouve à terre. 

    -       Tu as intérêt à me donner une explication et rapidement…

    -       C’est comme une phase… intervint, timidement, très timidement, mon père.

    -       Une phase de quoi ?

    -       De puissance…

    -       Tu veux dire que plus je serais puissante, plus je changerais d’apparence…

    -       C’est à peu près ça…

    -       Génial… Qu’est-ce que je dois savoir encore ?! Non parce que si un jour je dois avoir autre chose, autant que je sois prévenue !

    -       Écoute ma puce, je sais que c’est difficile à avaler. Mais tu verras, tu t’y feras…

    L’homme qui était assommé commença à se réveiller. Je lui assénai un autre coup puis alla rapidement vers Gabrielle qui se redressait difficilement.

    -       Tu vas bien ?!

    -       Que s’est-il passé… ?

    -       Oh tu sais, le quotidien habituel, on veut me tuer et les personnes près de moi prennent cher.

    -       Je vois… Oh… Et pourquoi tu as cette tête ?

    -       Les cheveux blancs brillant tu veux dire ?

    -       Bah oui…

    -       Je suis devenue puissante… Génial non…

    -       Oh…

    -       Qu’est-ce qui se passe ici ?

    Tout le monde se retourna et vis Evan qui se tenait là, légèrement flippé.

    -       A…Alexiel ?!

    Je lui souris comme je pouvais.

    -       Evan ! Oh ne t’inquiète pas ce n’est rien ! Juste un petit… contretemps…

    Je poussai Gabrielle vers lui.

    -       Tiens, elle est toute belle pour toi ! Aller !

    -       Alex… Tes cheveux sont blancs…

    -       Exact ! Mais on va arranger ça ! lui répondis-je, pressée.

    Je m’approchai de lui et je vis que quelque chose d’autre clochait. Je le dépassai légèrement. Alors qu’à la base, il était plus grand que moi.

    -       Ok… Et j’ai aussi grandi apparemment…

    -       C’est un beau cadeau ça…

    -       Oui…

    -       Cadeau ?

    Je me tournai vers mes parents.

    -       Nous sommes le 20 mai…

    -       Oh non… Avec tout ça… Alexiel, on est désolé… Avec tout ce qui s’est passé ces derniers mois, ça nous est complètement sorti de la tête.

    Je haussai les épaules.

    -       Aucune importance. Ce n’est qu’une année de plus.

    Soudain je reçu une tape sur l’arrière du crâne. C’était Evan.

    -       Ta gueule avec ta carapace « Rien ne m’atteint ». Ton anniversaire est important. Tu es importante. Alors on va le fêter, quoi que tu dises !

    -       Dans cet état ?

    -       Que tu sois Ange ou Démon, avec des cheveux blancs ou noirs, que tu sois grande ou petite, tu restes Alexiel, ma meilleure amie. Celle qui m’a sauvé la vie ainsi que celle de ma sœur. Et ce jour doit être fêté car il est celui de la naissance d’une des meilleures personnes que je connaisse.

    -       Euh… là je ne sais pas quoi dire…

    -       Bah tais-toi.

    Je rigolai. Ce type était fou mais c’était mon meilleur ami. Et apparemment le fait d’être le seul humain ne le dérangeait pas plus que ça.

    -       En fait… c’est qui les gens derrière toi… ?

    -       Oh… Alors le grand avec les cheveux argentés, c’est mon père que tu as déjà vu, à côté ma mère ensuite derrière ce sont mes deux Grands-Pères, Lucifer et Ysos. Le Paradis et l’Enfer en personne si tu préfères.

    -       Oh…

    Il regarda tout ce petit monde et soupira.

    -       Cool…

    Je le regardai et souris. Il était impressionné, ça se voyait mais ça le rendait attendrissant. Je croisai le regard de Gabrielle qui était fixé sur lui. Un regard tendre et amoureux. Je saisis Evan par les épaules.

    -       Et j’ai quelqu’un d’autre à te présenter.

    Adam sortit du lot et s’approcha de nous.

    -       Mais c’est le type de la dernière fois ! Tu ne l’aimais pas vraiment à ce que j’avais pu comprendre.

    -       Euh… ouais… mais des choses ce sont passées et maintenant, c’est mon… copain.

    -       T’as un copain ?!

    -       Oui…

    Il s’approcha d’Adam et le fixa.

    -       Ok, t’es quoi toi ? lui demanda-t-il, mettant ses mains sur ses hanches.

    -       Pardon ? s’étonna Adam, écarquillant les yeux.

    -       Bah t’es un Humain, un Ange, un Démon ou comme Alexiel, tu es les 2 ?

    -       Euh… Moi, je ne suis que Démon, lui répondit-il en souriant.

    Evan se tourna vers moi.

    -       Tu es la seule comme ça ?

    -       Comme quoi ? lui demandais-je, tentant de me dépatouiller avec tous les cheveux que j’avais.

    -       Bah à la fois Ange et Démon.

    -       Yep, finis-je par répondre, arrêtant de me battre avec ma coiffure.

    -       Hé ben… Je savais que tu étais originale mais là, tu m’épates de plus en plus. Bon, on le fête cet anniversaire ?!

    -       Rien n’est prêt, crétin.

    -       Ce n’est pas parce que ta famille de Dieux à oublier que nous aussi.

    Je me tournai et regardai près de la barrière. Tous mes amis étaient là. Et j’étais dans cette tenue.

    -       Euh… Salut… les saluais-je, timidement et gênée au possible.

    -       Wouah … Alex, tu nous expliques ? s’exclama Manon.

    -       Plus tard. Je suis super heureuse de vous revoir ! m’exclamais-je, courant pour les rejoindre, heureuse qu’ils ne soient pas eux-mêmes partis en courant.

    Ils me prirent tous dans leurs bras. J’étais tellement contente de les revoir après tout ce temps sans eux.

    -       Dis-nous Alexiel, qui est l’homme étalé par terre en sang ?

    -       Un mercenaire qui voulait me tuer…

    -       Et toi tu l’as… ?

    -       Non pas celui-là…

    -       Comment ça « pas celui-là »… ?

    Je me retirai. Déjà que je devais être effrayante à leurs yeux sous cette forme, je n’allais pas en plus leur dire que j’avais déjà tué quelqu’un. Même si ce n’était pas vraiment un humain.

    -       Rien. Personne n’a tué personne. Je lui ai juste causé un choc cérébral violent. Appelez ça un recalibrage cognitif.

    -       Ouais, tu l’as assommé assez violemment en somme…

    Ok. Ils ne pouvaient pas comprendre sans voir mes pouvoirs. Mais je n’allais risquer de perdre le contrôle.

    -       Oui voilà. Je l’ai assommé. Et de façon assez violente je dois dire…

    -       Et nous allons d’ailleurs nous occuper de lui si cela ne vous dérange pas… intervint mon père.

    -       Donc Alex, ce type est vraiment ton père…

    -       Oui…

    -       Et c’est dingue comment tu lui ressemble sous cette forme… Et la couleur de vos yeux… c’est dingue, c’est du vert très très clair avec des reflets bleus, me fit remarquer Manon.

    -       Je te demande pardon ?

    -       Quoi ? J’ai dit une bêtise ? Non parce que si c’est le cas et que tu te mets en colère, défoule-toi sur le type qui gît là-bas, tu l’as déjà bien amoché…

    -       Non non, tu n’as pas dit de bêtise et je ne vais pas me défouler sur toi… c’est juste que…

    Je me retournai vers Lucifer qui avait toujours un léger sourire. Je me dirigeai vers lui, l’attrapa par le col et le plaqua contre un mur.

    -       C’est quoi ce délire ?! Qu’est-ce que tu m’as fait ?!

    -       Rien du tout…

    -       Tu mens ! Après tout, tu es l’Enfer, pourquoi je devrais te croire ?!

    -       Je ne t’ai jamais demandé de me croire. Mais pourquoi te plaindre ? Tu es bien attirante comme ça.

    Je resserrai la prise. Je vis son expression changer et je compris qu’il me prenait enfin au sérieux.

    -       Je me fiche d’être hyper attirante comme ça ! Dis-moi immédiatement ce que tu m’as fait avant que je ne te tue…

    Je sentis une main sur mon épaule. Mon père évidemment, qui intervenait une fois de plus.

    -       Alexiel, c’est mon père et ton Grand-Père, tu ne peux pas le tuer.

    -       Sous cette forme je peux tout faire. Je ne vois pas ce qui m’en empêcherait…

    -       Moi… dit-il, sur un ton posé.                                                                   

    Je regardai Lucifer et le lâcha, même si ce fut à contrecœur. Je voulais qu’il réponde de ses actes au moins une fois, surtout s’il s’amusait à les faire sur moi. Et évidemment, cela ne se ferait pas.

    -       Je ne veux plus vous voir. Plus personne. Allez-vous en…

    Je rentrai dans la maison et me dirigea dans ma chambre. J’avais les nerfs qui lâchaient. Je n’en pouvais plus. Je vivais un bonheur total il y a encore quelques heures avec Adam et maintenant je me retrouvais en Démon surpuissante avec tout le monde qui me disait que je ne devais pas avoir une relation avec Adam. Et je venais d’abandonner mes amis avec eux, alors que cela faisait plusieurs mois que je ne les avais pas vus. Ma gorge se serrait. Je sentais les larmes qui montaient. Soudain, quelqu’un frappa à la porte. Je m’essuyai rapidement les yeux.

    -       Oui ?

    -       C’est Evan…

    -       Rentre…

    -       Qu’est-ce qui ne vas pas… ?

    Je me mis à rigoler nerveusement.

    -       Sérieusement, regarde la famille que j’ai. Ils sont tous aussi fous les uns que les autres. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. J’ai un père et une mère qui ont oublié mon anniversaire, même Aaron et Sara, un de mes Grand-Père est pervers et l’autre est peace and love. Et pour couronner le tout, j’ai 3 frères que mon père a eus avec une autre femme et l’un d’eux est Adam, qui est également l’homme que j’aime.

    -       Adam est ton…frère ?!

    -       Non pas exactement. Il est le fils de l’autre femme de mon père. Elle l’a eu avec un autre homme et suite à la mort de cet homme, mon père a décidé de le prendre comme étant son propre fils. Sachant qu’il en avait déjà 2 autres avant. Je suis venue au monde 2 ans plus tard.

    -       Oh…il a été en quelque sorte adopté par ton père…

    -       Voilà…

    Je mis ma tête dans mes main et me mis à pleurer. A grosses gouttes. Je ne pouvais pas m’arrêter. Je pleurais comme rarement j’avais pleuré dans ma vie mais je mettais sur le compte du surplus d’émotions dans la journée. Evan me pris dans ses bras et me caressa doucement le dos.

    -       Calme-toi…

    -       Mon père a élevé un gamin qui n’était pas à lui et moi, il m’a laissée. Ils m’ont laissés tous les deux. Ils m’ont abandonnés. J’étais leur fille…

    -       Tu es leur fille…

    -       Ils m’ont abandonnée…

    Soudain, j’eus moins chaud et je sentis une étrange sensation. Quelque chose de doux me parcourait et de très agréable.

    -       Tu es redevenu toi-même Alex…

    Je saisis une poignée de cheveux et regarda. Effectivement, mes cheveux étaient redevenus noirs. J’étais de nouveau mi- Ange, mi- Démon et la transition avait été beaucoup plus agréable que la première fois, avec mon père.

    -       Et il y a ça aussi. Mes transformations en Démon. J’en ai marre que ce soit ce côté qui ressort tout le temps…

    -       Ça c’est parce que tu es constamment en colère, Alex. Tu l’as toujours été. Aussi loin que je me souvienne, je ne t’ai jamais sentie détendue, calme, heureuse. Je n’imaginais pas que tu avais autant de secrets. Je me demandais avant comment tu pouvais être comme tu es avec des parents comme Aaron et Sara. Mais maintenant, je comprends. Tu es blessée Alexiel, tes parents t’ont laissée à tes 4 ans et maintenant ils oublient le jour de ton anniversaire. Pour toi, tu n’existes pas à leurs yeux. Mais c’est faux. Tu existes à leurs yeux Alex, tu existes et ils t’aiment. Alors, même si c’est dur, arrêtes d’être en colère contre la Terre entière.

    Je me tournai vers lui et le regarda. Il était si sérieux.

    -       Depuis quand tu es devenu si philosophe toi ?

    -       Je ne t’ai pas vu depuis des mois, lorsque je suis venue te voir, tu venais de mourir… 2 fois. Et là, je rencontre ta drôle de famille. Et en plus…

    -       Et en plus de ça, tu es tombé amoureux de ma petite sœur.

    -       Gabrielle et moi nous sommes vus de nombreuses fois avant qu’elle ne te le dise…

    -       Ah mais je ne vais pas te crier dessus ou te faire la morale ! Elle a changé et elle a l’air de beaucoup tenir à toi. Ça me plaît. Ça ne peut qu’aller entre vous deux.

    -       Tu sais que venant de toi, ça fait plutôt bizarre sachant qu’il n’y a que quelques mois, vous vous détestiez toutes les deux.

    -       Peut-être mais elle a été très compatissante et m’a beaucoup aidée moralement quand tout ce bordel à commencer. Elle s’est avérée plus importante qu’elle n’aurait pu l’être.

    -       Tu vois quand tu veux…

    -       De ?

    -       Bah tu n’es pas en colère contre la Terre entière.

    Je me mis à rire. Et cela faisait du bien. Vraiment du bien. Soudain, quelqu’un d’autre frappa à la porte.

    -       C’est qui… ?

    -       C’est nous …

    -       Ah… voilà la troupe de tarés qui débarque…. ironisa Evan.

    -       -Tsss…. Tais-toi. Oui rentrez…

    Je vis mes parents rentrer en premier suivis d’Aaron et Sara.

    -       Nous sommes désolés …

    -       De quoi ? M’avoir poussé à bout ? Avoir oublié le jour de ma naissance ou désolé de m’avoir laissé en plan pendant ces 14 dernières années ?

    -       Aaron et Sara étaient là…

    -       Oui. Mais ils avaient leurs propres enfants. Leurs enfants ! Et vous, vous êtes restez là-haut ou en bas, peu importe. Vous avez vécu votre vie comme si vous ne m’aviez jamais eu. Toi, Papa, tu as élevé 3 autres enfants, avec une autre femme. Et toi Maman ? Tu étais où ? En train d’essayer de te faire pardonner d’avoir couché avec le fils de Lucifer et d’avoir mis au monde une bâtarde et illégitime en plus de ça ?! Alors une réponse ?

    -       Alexiel, calme-toi. Nous ne t’avons pas abandonné par choix mais par obligation.

    -       J’étais votre fille… votre bébé….

    Je me mis à pleurer. Encore une fois.

    -       Alexiel…

    -       Non ! On n’abandonne pas ce qu’on a mis au monde par simple obligation ! On se bat pour ce qu’on a mis au monde ! On se bat pour garder la chair de notre chair auprès de nous ! Et vous, vous m’avez abandonnée, en pensant qu’en me refourguant à d’autres personnes, sans même se soucier de savoir si Eux, ils voulaient de moi !

    -       Nous avions convenu un marché, souligna mon père.

    Je m’arrêtai net.

    -       Un marché… Génial. Et c’était quoi le deal ? « On vous la laisse assez longtemps afin qu’elle soit perpétuellement en colère et qu’elle soit devenue amère »

    -       Non, nous avions convenu qu’on reviendrait vers toi lorsque tout ce serait calmé…

    -       Raté !! Vous êtes revenus que lorsque tout empirait ! Vous auriez dû rester où vous étiez et me laisser vivre en paix !

    -       Tu n’aurais jamais été en paix. Tu serais restée le seul spécimen des deux races. Quelqu’un aurait forcément voulu te tuer un jour.

    Je regardai ma mère. Je venais de perdre tout espoir de les raisonner. Il ne me restait plus qu’une seule solution.

    -       Très bien. Vous pouvez sortir de ma chambre.

    -       Alexiel…

    -       On s’est tout dit. Sortez…

    Mes parents sortirent de ma chambre et je me tournai vers Evan.

    -       Tu peux y aller aussi … Tu as un rendez-vous à terminer.

    -       Et ton anniversaire ?

    -       On le fêtera une autre fois. Aller.

    Je déposai un baisser sur sa joue et il me prit dans ses bras.

    -       Fais attention à toi.

    -       Promis.

    Et il partit. J’étais enfin seule dans ma chambre. Et c’est alors que je commençai à préparer mes affaires. Je devais m’éloigner d’eux et au plus vite.

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 27 Mai 2014 à 20:41

    Je ne connais pas ton âge, ni ton objectif. J'aurais deux ou trois choses à dire, mais comme je ne sais trop à qui je m'adresse, je préfère m'en abstenir sans ton autorisation.


    Techniquement, ce que tu présentes est écrit trop petit. Il faudrait grossir les caractères. Noircir le texte serait aussi une bonne idée, afin de rendre la lecture plus facile.


    Tu devrais aussi trouver des illustrations, pour mettre en en-tête de tes articles, car, comme tel, ton blogue est trop aride pour les visiteurs.


    Je me nomme Mario Bergeron et je suis un romancier du Québec. Tu peux jeter un coup d'oeil à mon approche, en cliquant sur mon nom.


    Si tu veux des observations plus substantielles, il faudra me le dire.

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